VIDEOBAR #44 : The wave

En 2011, Katrien Vermeire et Sarah Vanagt placent leurs caméras près du village de Chillón où, en juin 1939, neuf hommes furent enterrés après leur exécution par les partisans du général Franco. Depuis la fin du régime franquiste en 1975, la Guerre d’Espagne (1936-39) a longtemps été passée sous silence. Récemment, des archéologues se sont associés aux familles de victimes pour entreprendre l’exhumation de fosses communes.
L’animation en stop motion (image par image) met en abîme la question du temps et de ses ellipses. De surcroît, elle gomme l’action archéologique et laisse à penser que les corps ressurgissent d’eux-mêmes, que soixante-dix ans après, la vague se retire.
Le son, réalisé par Larry Sider, nous immerge dans une nature indifférente à la barbarie.

L’atelier Coifferie accueille l’événement sur ses deux étages. Le film est projeté dans la cave. Au rez-de-chaussée sont installées des photographies de fragments archéologiques trouvés sur les lieux. Le choix de révéler les sous-sols de Clermont-Ferrand donne une résonance au contenu de The Wave : quand le sol est associé à l’idée du passé et que de ses strates peut surgir la mémoire.

Sarah Vanagt (1976), artiste belge, réalise des documentaires, des installations vidéo et des photos dans lesquelles elle combine son intérêt pour l’histoire et celui pour les origines du cinéma. Ses films questionnent la mémoire, les traces et la survie en privilégiant le regard de l’enfance.

Katrien Vermeire (1979) est photographe et réalisatrice belge. Elle a aussi collaboré avec Sarah Vanagt pour le films Boulevard d’Ypres (2010). Dans son travail, elle joue notamment avec l’élasticité du temps.