Résidence VIDEOFORMES / DRAC AUVERGNE
au Lycée Notre Dame du Château à Monistrol Sur Loire (43) en 2015-2016
Julie Chaffort s’est consacrée à la pratique cinématographique dès la fin de ses études aux Beaux-arts de Bordeaux. Elle a écrit, réalisé, produit, monté et diffusé Some Sunny Days et Wild is the Wind, deux longs métrages de fiction expérimentaux, avant de suivre et d’obtenir en 2010 le Werner Herzog’s Rogue Film School Diploma à New-York. Elle a travaillé par la suite avec le réalisateur Roy Andersson à Stockholm, puis en 2013, a été sélectionnée en tant que cinéaste au Centre International d’Art et du Paysage sur l’île de Vassivière où elle réalise Hot-Dog, moyen-métrage de fiction, diffusé à la Nuit Blanche à Paris et à la Gaité Lyrique pour les rencontres internationales Paris-Madrid-Berlin.
En 2014, elle participe à la résidence de production et de diffusion au Centre Clark à Montréal (en partenariat avec Zébra3 – Bordeaux) où elle crée et présente sa première exposition personnelle intitulée Jour Blanc, installation de trois vidéo-projections simultanées, ainsi que deux installations sonores.
Elle réalise par la suite le moyen-métrage La barque silencieuse lors de sa résidence à Pollen, Monflanquin.
« Unir des concepts et des choses qui rarement vont ensemble, ou bien considérer les objets communs avec une attention inhabituelle et de l’esprit d’observation, voilà qui peut conduire quelqu’un à avoir une idée. »
Georg Christoph Lichtenberg, « Le miroir de l’âme »
Julie Chaffort s’intéresse tout particulièrement à l’immensité et la vacuité des territoires, leur aspect désertique et délaissé mais également leurs rapports à la contemplation et à la méditation.
Ses films sont composés de tableaux teintés d’étrangeté, de surréalisme et de scènes absurdes qui reflètent un monde décadent et jubilatoire. De même, pour imaginer, écrire, réaliser un film, elle choisit des lieux qui ne donnent aucune indication d’époque, de temporalité, d’ancrage géographique comme de civilisation. Elle part alors d’un décor « naturel » extérieur (champs, forêt, plaine, désert, etc.) qui pourra donner de la puissance aux situations et aux personnages. Sa pratique cinématographique se trouve souvent à la lisière du documentaire et de la fiction.
Tel le personnage de Sisyphe, les protagonistes de ses films sont voués à une tâche aliénante menant souvent à l’épuisement, telle cette phrase de Pascal Quignard dans son essai La barque silencieuse « Cette projection violente de fantômes qui répètent leurs gestes pour l’éternité est comme un cauchemar dont on ne parvient pas à s’éveiller tout à fait. »
Son travail comprend également une dimension plastique où se mêlent installations et performances. Sa démarche pourrait se définir comme une réflexion sur la fiction, les possibilités infinies du cinéma quant à jouer librement des composants narratifs et des temporalités.
Extrait du site http://www.julie-chaffort.com/start.html