ARTISTES INTERVENANT.ES EN 2024-2025
Appel à candidatures en cours
Les artistes
Pour 2024-2025
Anaël Alaoui-Fdili
https://anael-alaouifdili.hotglue.me/
Après avoir suivi un parcours en sciences humaines à l’Université de Caen et à l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne, j’ai obtenu mon DNSEP en juin à l’École nationale supérieure d’Art de Bourges. Mon travail artistique explore les frontières entre les espaces physiques et mentaux, oscillant entre le concret et le virtuel. À travers la performance, l’installation, la vidéo et le son, je questionne les dynamiques géopolitiques, écologiques et technologiques en m’appuyant sur des récits à la fois intimes et collectifs. Influencée par la science-fiction, la culture numérique et populaire, je cherche à réinventer notre perception du temps, de l’espace et des interactions avec notre environnement.
Léa Enjalbert
https://www.leaenjalbert.com // https://www.instagram.com/lea.enjalbert
Réalisatrice de films d’animation spécialisée en animation en papier découpé et stop motion.
Diplômée en cinéma d’animation, je travaille principalement en tant que réalisatrice où décoratrice/accessoiriste sur des films en volume où en papier découpé. Je développe également des outils pédagogiques d’éducation à l’image, anime des ateliers, encadre des étudiants et forme des enseignants sur la pratique de l’animation en volume. Avec Florine Paulius nous avons créé en 2021 le Studio Cabriole.
Théo Levillain
https://www.instagram.com/theolevillain/
Mes dispositifs cherchent à faire exister la relation d’un monde sensible et affectif à des objets électroniques et mécaniques qui produisent des sons. Je travaille avec des synthétiseurs récupérés, trouvés, délaissés, cassés, que j’amènent vers un langage sculptural en relation à l’espace. Je cherche de nouvelles sonorités, joue avec eux en valorisant leur affaiblissement dans la veine d’une esthétique proche de bricolages électroniques. Je laisse visible l’élaboration, la réparation et la perte de la fonction première.
Arnaud Simetiere
Responsable de Musique pour l’Imaginaire, un atelier d’édition et de création sonore, j’accompagne des auteur.e.s indépendant.e.s de podcasts natifs, conçoit des publications sonores et créations radiophoniques, et propose des ateliers d’initiation au médium sonore et radiophonique. Par ailleurs, je chemine depuis plus de 20 ans dans le champ musical par mon activité de dj et de compositeur, sous les alias Switch Groove et Constellationn. Maitrisant les techniques contemporaines de production musicale, mes compositions s’inscrivent dans un interstice, à la lisière de l’acoustique et de l’électronique, dessinant un univers sensible et onirique. Enfin, ayant suivi une formation initiale de géographie, le territoire et l’espace constituent des axes de recherche fondamentaux dans mon travail artistique.
Amélie Sounalet
https://sounaletamelie.wixsite.com/website
Le travail d’Amélie Sounalet débute par une découverte sensible des lieux qu’elle traverse puis se nourrit d’une approche historique. Se demandant qui en sont les usagers et quel est leur usage, elle y analyse formes, matériaux et objets, en quête de présences et de comportements insensés. Elle joue ensuite avec l’ensemble des informations accumulées pour proposer des relectures de ces espaces, chacune se greffant au contexte d’exposition. Ici, celui du bord de la Durolle où œuvraient les émouleurs avec leurs épouses jusqu’à six mois de grossesse, et d’un étage de l’Usine du May aujourd’hui salle de réunion évoquant l’entreprise moderne. Y a germé l’idée d’une sculpture de plexiglas adaptant les courbes d’une planche d’émouleur à celles d’une femme enceinte. Intitulée Chrysoprase, pierre “idéale pour faciliter un accouchement en douceur” et littéralement “poireau d’or”, elle renvoie ironiquement aux vertus positives de l’outil de travail aliénant comme au phallocrate prétentieux qu’est forcément son promoteur! Anachronique, mais fonctionnelle, comme en atteste une vidéo de démonstration pré-commerciale, cette pièce relève de l’humour noir, de l’engagement politique aussi, par une dénonciation de l’outrage fait au corps dans le monde du travail et en particulier à celui des femmes. Sa réalisation industrielle ainsi que les mouvements mécaniques et déshumanisés ou la nudité du personnage de la vidéo, contribuent à la sensation d’effroi.
– Aurélie Barnier
Nino Spanu
https://lesateliers.eu/media/pages/artistes/95747b56e4-1702397889/nino_spanu.pdf
Nino Spanu met en oeuvre différents protocoles de recherche et d’investigation autour des questions d’impermanence, de trace et d’identité. La pratique de la reconstitution y joue un rôle central, en ce qu’elle permet de figurer les rouages réglementaires et bureaucratiques qui informent nos existences en tant que sujets administrés, tout en posant la question de l’écriture de la réalité comme fiction. La technologie, en tant qu’outil d’appréhension et de transcription du vivant, y est également mise en scène. Elle vient pointer l’absurdité de l’obsolescence informationnelle et l’échec perpétuel de la tentation humaine d’organiser le réel par catalogage ou par taxinomie. De mise en scène en mise en abîme, Nino Spanu produit un intertexte sur les dispositifs dans lesquels nous vivons.
-Thomas Conchou.
Frédéric Storup
https://www.esacm.fr/diplome/frederic-storup/
Frédéric Storup s’amuse à construire des mécanismes et des systèmes qui parfois s’autodétruisent ou qui ne sont qu’un détail d’une réaction en chaîne plus grande. Il joue avec des phénomènes tangibles et empiriques comme l’équilibre, la marée, la poussée d’Archimède, etc. De module en module, telles des connexions neuronales, l’information se déplace comme une boule de neige. Ces pièces grouillent et évoluent, se fabriquant un nouveau sens à chaque activation en s’inspirant autant de systèmes mécaniques que du vivant. Il invite à vivre des expériences absurdes, vaines et drôles dont émane l’attention qu’il porte à la fabrication de chaques engrenages.
Jeremy Tate
https://www.youtube.com/channel/UC8MvCS20P5w2PVZMO1mqAZQ
Membre de l’association parisienne Braquage, il anime depuis 2014 différents ateliers de cinéma et photographie (illusions d’optique, lanterne magique, dessin et grattage sur pellicule, rayogramme, cyanotypes…). En parallèle de cette activité, il développe sous le pseudonyme de jAROD Unofisal une pratique de la vidéo qui mêle found-footage et cinéma structurel. Ses questionnements sur le matériau numérique l’ont amené à utiliser diverses techniques telle que le datamoshing, la compression de fichier, le databending, la récupération de données ou encore l’altération de jeux vidéo. Nourri aux post de 9gag et autres weirdzone de Youtube, il interroge la notion de spectacle et célèbre une apocalypse joyeuse avec un nihilisme décomplexé non dénué d’humour. Naïf et hautement référencé, il tente le grand écart entre les bas fonds du Gange virtuel et les hautes ambitions du cinéma expérimental. En espérant qu’il ne se fasse pas trop mal…
Les artistes qui sont intervenu.es…
Les années précédentes
Isabelle Arvers
http://www.isabellearvers.com/
Artiste et commissaire d’exposition.
Spécialisée dans les relations entre l’art et les jeux vidéo, Isabelle ARVERS axe ses créations multimédia, ses performances, ses conférences, les ateliers qu’elle anime autour de cet « art total » virtuel et interactif. Elle s’est intéressée aux jeux vidéos et au game art à la fin des années 90 (tout d’abord avec les cd-rom interactifs), lorsqu’elle a pressenti qu’ils allaient faire partie de la culture des futures générations, qu’ils allaient inévitablement être un nouveau moyen de « façonner leur imaginaire ». De même qu’elle fut une des premières en France à introduire l’univers des jeux informatiques dans le monde de l’art, par l’organisation de nombreuses expositions à travers le monde, elle s’emploie également à démocratiser l’approche des univers virtuels. Depuis 2009, elle initie les publics divers et variés à la réalisation de machinimas (« films conçus à l’intérieur de mondes virtuels à l’aide de moteurs 3D temps réel ou de jeux vidéo ») afin qu’ils reconsidèrent le jeux vidéo et son usage non plus comme un produit de consommation de masse promu par une industrie qui définit ses codes esthétiques et éthiques mais qu’ils s’emparent de cet outil vidéoludique comme un médium à maîtriser, comme un nouveau langage, comme un art à multiples points de vue. En 2012, Isabelle ARVERS conçoit son premier machinima, production personnelle où elle privilégie une posture d’artiste et non plus de commissaire d’exposition ou de médiatrice.
« En utilisant les espaces virtuels et en changeant la perspective comme stratégie artistique, les machinimas permettent une distance critique vis à vis d’un monde simulé. Ils tendent à éradiquer les frontières entre réalité et fiction et redéfinissent les contours du pouvoir transgressif des jeux vidéo. “Là où le monde réel se change en simples images, les simples images deviennent des êtres réels, et les motivations efficientes d’un comportement hypnotique.” (Guy Debord, La Société du spectacle, Paris, 1967). Ils réactualisent la conception situationniste du cinéma dans laquelle, les images, les voix, les dialogues ou les interviews agissent comme différentes couches de sens. » Isabelle Arvers (2009)
Christophe Bédrossian
https://www.facebook.com/TVRegain/
Vidéaste et formateur vidéo, animateur radio et créateur de Web TV.
La culture est pour Christophe Bédrossian un savoir qui ne s'impose pas mais qui se vit et se construit au sein d'un groupe d'individus à échelle locale. Chacun peut l'enrichir en partageant sa propre expérience. La vidéo devient alors un moyen de provoquer des rencontres intergénérationnelles. On apprend à se connaître soi-même au contact des plus anciens comme des plus jeunes, qui nous livrent des scenarii possibles de cette Histoire qui a été, et de celle qui pourrait advenir.
« Christophe Bédrossian travaille sur la collecte de mémoire depuis un certain nombre d’années. La mémoire est envisagée comme un matériau. Mémoire des mots, mémoire du corps. Réinvestir ces morceaux du passé pour tenter de leur donner une résonance contemporaine en les mettant en scène au travers d’une installation ou d’un spectacle. » En vidéo comme en performance, la répétition d'un geste, d'une réplique, d'une pause jusqu'à les rendre abstraits permet, aux acteurs et aux spectateurs des projets proposés par Christophe Bédrossian, de mener une réflexion sur leur signification et la place qu'ils ont dans le flux continu de la vie.
En ce moment Christophe Bédrossian a travaillé autour du mapping (habillage de surface). Les plexiglas et miroirs (démultiplication de l’image, reflets au sol ou au plafond) utilisés pour les installations ou performances entrent dans cette démarche de recherche particulière autour des mouvements des corps.
Vincent Blesbois
Marie-Sylviane Buzin
Clémence Demesme
Loiez Deniel
Poète voyageur, chercheur indépendant en solutions d'intégration multimédia et en poésie opérationnelle, enseignant.
Bien qu'il ait une approche documentaire de la photographie, qu'il préfère en noir et blanc ou désaturée, Loiez Deniel travaille toujours à la lisière entre le témoignage objectif d'un journaliste et le regard subjectif de l'artiste. L'artiste dit « chercher la fracture, la poésie, l'histoire courte tout autant que l'esthétique ou la géométrie ». C'est pour cela que ses prises de vue semblent flirter avec le hors-champ, l'extra diégétique, ce que « l'on ne voit jamais si l'on ne fait pas un jour, un pas de côté ». Très attaché au concept situationniste de dérive, pratiqué et théorisé par Guy Debord, Loiez Deniel parcourt le monde sans autre dessein que celui de capturer des instants anodins et les métamorphoser en miettes de vie cristallisées. Néanmoins, le moindre événement photographié est une occasion pour nous livrer un portrait des plus intimes de ceux qui figurent sur le cliché, et ce, qu'ils fassent partie ou non des proches de l'artiste.
Anne-Sophie Emard
Photographe, vidéaste et scénographe.
Anne Sophie Émard compose dans son OEuvre, une synthèse fine et subtile d'éléments empruntés aux univers du cinéma et de la peinture. Par collage,
superposition ou juxtaposition de photographies ou de vidéos, mais aussi avec les procédés du mapping et du morphing, elle mêle ses propres images avec celles des autres, réajuste, jusqu'à obtenir une image autonome, véhiculant une certaine étrangeté. La contamination sémantique d'une image mise en présence d'une autre crée un sens nouveau, une ébauche de narration que l'artiste ne cherche pas à maîtriser ou à cerner.
Dans ses dernières séries de photographies, en associant des fragments de stars du cinéma à ses paysages ou en leur attribuant les noms de protagonistes issus de films célèbres, elle renverse les codes de l'art classique et cherche à faire de la nature un personnage, du décor un portrait.
« Ce que me semble chercher, avec une obstination légère, une certitude douce, Anne-Sophie Émard, c'est à mettre à jour le fonctionnement de la pensée et, ce faisant, la compréhension du monde. Dans les propositions d'Anne-Sophie Émard, et elle le dit elle-même, « on regarde autre chose que ce que l'on voit », et si l’artiste met souvent en rapport deux images, ce n'est pas pour que l'on « voit » ces deux images, mais pour que l'on en voit une autre, pas une troisième, une autre, une image-construction, une image-pensée. »
Arnaud LAPORTE, producteur à France Culture, Une douce certitude
Extrait du catalogue d’Anne-Sophie Émard, le sourire des glaciers (Un, Deux… Quatre, Éditions, 2006)
Justine Emard
Léa Enjalbert
https://www.leaenjalbert.com // https://www.instagram.com/lea.enjalbert
Réalisatrice de films d'animation spécialisée en animation en papier découpé et stop motion.
Diplômée en cinéma d'animation, je travaille principalement en tant que réalisatrice où décoratrice/accessoiriste sur des films en volume où en papier découpé. Je développe également des outils pédagogiques d'éducation à l'image, anime des ateliers, encadre des étudiants et forme des enseignants sur la pratique de l'animation en volume. Avec Florine Paulius nous avons créé en 2021 le Studio Cabriole.
Christelle Guillet
Artiste plasticienne, historienne de l’art, musicienne, pédagogue, etc. ......
Christelle GUILLET a de nombreux objets d’études qu’elle tisse avec son « savoir » et le « faire ».
Spécialiste de l’art de la Renaissance et du 17e siècle, elle puise dans l’histoire de l’art la légitimité expressive de sa pratique artistique. Elle développe notamment des études sur la posture du corps dans un espace cadré, au moyen de différents types d’image et de pratiques (peinture, dessin, photographie, vidéo...).
Elle ne s’attache pas à la technique, ni au médium à proprement parler, mais préfère employer le terme de méthode. Pour elle, chacun doit avoir le choix d’utiliser les outils qu’il juge les plus adaptés pour parvenir à l’expression juste de son idée.
Elle aborde actuellement la vidéo et sa temporalité par un questionnement issu de sa propre pratique musicale et transposé dans les arts plastiques. Violoniste de formation classique, elle a plongé dans les musiques traditionnelles irlandaise, klezmer, kurde, iranienne, etc., les a décortiquées, et en a extrait des notions éloignées de la culture occidentale (le silence, la disharmonie). Avec ces notions, elle bâtit une philosophe désireuse de nous faire ressentir un innommable instant de grâce, un insaisissable plaisir intime.
Clémentine Lemaître
Clémentine Lemaître est née à Alès dans le Gard en 1986. En 2004, elle entre à l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg et très vite, elle se captive pour l’image en mouvement (art vidéo, danse, performance). Un terrain de jeu vaste et inépuisable que l’artiste expérimente et combine depuis dans sa pratique. En 2009 elle obtient le diplôme national supérieur d’expression plastique ainsi que le prix Ritleng de la ville de Strasbourg. En 2010, elle rejoint l’équipe de Vidéoformes à Clermont-Ferrand pour une résidence artistique d’un an où elle réalise l’installation vidéo La chambre l’iceberg. Depuis, elle vit à Clermont-Ferrand où elle anime des ateliers vidéo pour le jeune public et poursuit ses recherches artistiques.
José Man Lius
Nelly Girardeau
Emmy Ols
Cécile Quintin
Artiste photographe... se dit aussi "Photiste Artographe" avec humour.
Au fil de ses voyages ici et ailleurs, les clichés pris sont l’expression d’une réalité transcendée. Le regard se porte principalement sur des formes inorganiques et architecturales du milieu urbain en mutation.
« Peintre de formation, le graphisme et la composition ont souvent pris le pas sur mon travail de coloriste. J'aime représenter selon un point de vue frontal les sujets qui me "tape à l'oeil" sans artifice ni montage. Je me suis passionnée pour l'art photographique suite à de nombreuses rencontres avec des professionnels de l'image. Je travaille avec du matériel argentique : Leica, Rolleiflex, Yashica et Hasselblad. Rien ne m'empêche d'utiliser également l'appareil numérique Nikon... Mes images focalisent la lumière et ce sont surtout les objets et les volumes graphiques qui sont au cœur de mes préoccupations. J’aime le contraste et la prolongation d’une réflexion poétique voire philosophique, dans les choses que j’immortalise. Lors de mes pérégrinations en France et à l’étranger, je trouve un écho aux émotions/sensations; les évidences que je vis sont alors mémorisées puis exposées. »
Catherine Radosa
http://catherineradosa.net/
Véronique Rizzo
www.documentsdartistes.org/artistes/rizzo
Artiste plasticienne et vidéaste.
« L’abstraction de Véronique Rizzo rentre en dialogue avec les avant-gardes historiques, des constructivistes russes jusqu’à l’op art, en passant par l’art concret ou le Bauhaus, tout en redéfinissant, contredisant ou amplifiant ces fondements théoriques. Son travail ne fonctionne pas sur un principe d’opposition entre la rationalité moderniste et les pulsions, le romantisme débridé ou la sensualité tropicale des motifs. Il n’oppose pas non plus les formes pures et autonomes de l’abstraction et des motifs issus de la culture populaire (génériques d’émissions de télévision ou de films des années 1960-70, BD, science-fiction, cultures urbaines, musiques électroniques, psychédélisme), mais porte un regard critique sur l’impureté des formes suprématistes de fait que les formes cinétiques ont été rattrapées par l’industrie de la communication de masse, le graphisme et le design. Son travail est une affirmation intense de la puissance émotionnelle de l’abstraction. » Pedro Morais.
Dreamers, le dernier projet de Véronique Rizzo est une installation vidéo sur deux écrans accompagnée de son. A son propos, Camille Videcocq écrit : « La peinture et la vidéo, en particulier trouvent un espace commun dans l'expérience que nous avons d'une oeuvre en un lieu et un instant donné, mais tout aussi bien ces images qui nous habitent et nous interpellent quotidiennement, et comme celles qui hantent notre mémoire. Dreamers fonctionne sur le mode de l'inspiration et de la référence, dans le sillage du cut-up process inventé par Bryon Gysin, poète et artiste de la beat génération, inventeur de la Dream machine, et son complice William Burroughs. Véronique Rizzo sample dans cette oeuvre, aussi bien les mots, les motifs que les images filmées. Cette superposition syncrétique renvoie à la saturation d'images et slogans qui traversent l'espace médiatique contemporain tout en évoquant de manière assumée une esthétique de film expérimental aux accents sulfureux. »
Anne Marie Rognon
Artiste plasticienne, vidéaste.
Anne Marie Rognon pratique la vidéo, la sculpture, la peinture, trois domaines qu'elle mêle parfois dans un travail d'installation teinté d'humour et de franchise. Elle prélève dans la culture populaire et des médias la substance qu'elle cuisine et triture pour nous dévoiler sa personne, fort éloignée des fantômes stéréotypés qui hantent notre paysage visuel et sonore. Ses œuvres sont des monologues, en tension entre ironie et contemplation, qui transforment le banal en magique, le quotidien en poétique. Une barrière automatique de parking, une nouvelle garde-robe, un homme qui repeint ses volets, une question, un nom de famille, une manie chez les brebis... Dans ses vidéos, le moindre objet allume la mèche de la narration et le moindre détail de la vie se prête aux commentaires de l'artiste, à l'analyse, à l'hommage.
« Anne Marie Rognon manie le dérisoire avec une placidité impeccable et un humour limpide. Par le biais d'assemblages rudimentaires, une esthétique de la miniature et de la pacotille, l'artiste entreprend un travail se déplaçant entre la peinture, l'installation ainsi que la vidéo. A l'aide d'un pop de seconde main, de couleurs vives, de contours naïfs et flashy, Anne Marie Rognon déploie un imaginaire irrésistible alliant simplicité goguenarde et poésie exquise. Ses slogans et jeux de mots témoignent d'un mauvais esprit ravageur, tout en n'apparaissant cependant que par sous-entendus allusifs ou connotations légères. Entre premier degré confondant et clins d’œil rafraîchissants, une des caractéristiques de ce travail réside en une certaine liberté de ton, une énergie forte et fragile » Frédéric Emprou, 2008.
Marie Rousseau
Un travail « à peu près mécanique ». Un terme ressurgit souvent dans le travail de Marie ; machines de mots, machines célibataires, machines savantes éprises d'inutile, machines utopiques. Pour Marie, il ne s'agit pas de savoir comment elle a pensé un outil, mais plutôt comment elle à rêvé cet outil : un mouvement de bascule qui invite à comprendre, une fois accompli, le dialogue que certains d'eux, qu'ils soient d'hier, aujourd'hui ou de demain entretiennent, ou bien invitent à instaurer, au final, une question de « points de vue » : et aussi de prises de vues, de captures de regards. Dans certains projets, on voit en effet évoluer un objet regardant, un oeil-caméra reproduire des mouvements propres au cinéma et à sa culture au sein d'un roller-coaster loufoque ; la machine à composer et à décomposer les films est soumise quand à elle à un lexique monté et décliné en symboles, rappelant la technique de la partition musicale dont Marie nous livre une interprétation qui tient presque de l'obsession du détail et le désir d'épuiser l’œuvre ainsi décomposée, de fouiller en elle, comme pour y entrer toujours davantage.
- Sébastien Quentin
Mathieu Sabatier
www.2t3m63.wix.com/mathieusabatier http://farleprojet.wixsite.com/fdca
Intervenant vidéo, artiste numérique et « bidouilleur artisanal ».
La vidéo est pour Mathieu Sabatier un vecteur social, un outil pour se rencontrer, pour partager un moment, pour s'affirmer et se sentir nécessaire au sein d'un collectif qui façonne sa culture.
Il livre avec générosité toutes ses combines de bricoleur au travers de multiples ateliers vidéo, en milieu scolaire ou associatif. Ses dispositifs sollicitent les participants dans tout leur être. Ses vidéos inventent chaque fois un nouveau jeu où le corps avec ses gestes, ses mouvements chorégraphiques, sa trace, est le fil conducteur de l'histoire.
« Mathieu Sabatier fait ses études aux Beaux-arts de St-Étienne dans un premier temps et bifurque ensuite sur un master en médiation culturelle de l'art. De là lui vient le goût du travail collectif, du partage et du faire ensemble. Il utilise la vidéo comme outils fédérateur à travers de nombreux projets. Sa pratique est faite d'allers retours permanents entre arts numériques et bidouillages artisanaux, travaillant sans cesse sur l'implication du corps, dans la façon de filmer, d'accumuler les images, de construire des dispositifs où la complémentarité entre les individus est la clef de la réussite. »
Arnaud Simetiere
Responsable de Musique pour l’Imaginaire, un atelier d’édition et de création sonore, j’accompagne des auteur.e.s indépendant.e.s de podcasts natifs, conçoit des publications sonores et créations radiophoniques, et propose des ateliers d’initiation au médium sonore et radiophonique. Par ailleurs, je chemine depuis plus de 20 ans dans le champ musical par mon activité de dj et de compositeur, sous les alias Switch Groove et Constellationn. Maitrisant les techniques contemporaines de production musicale, mes compositions s’inscrivent dans un interstice, à la lisière de l’acoustique et de l’électronique, dessinant un univers sensible et onirique. Enfin, ayant suivi une formation initiale de géographie, le territoire et l’espace constituent des axes de recherche fondamentaux dans mon travail artistique.
Nino Spanu
https://lesateliers.eu/media/pages/artistes/95747b56e4-1702397889/nino_spanu.pdf
"Nino Spanu met en oeuvre différents protocoles de recherche et d’investigation autour des questions d’impermanence, de trace et d’identité. La pratique de la reconstitution y joue un rôle central, en ce qu’elle permet de figurer les rouages réglementaires et bureaucratiques qui informent nos existences en tant que sujets administrés, tout en posant la question de l’écriture de la réalité comme fiction. La technologie, en tant qu’outil d’appréhension et de transcription du vivant, y est également mise en scène. Elle vient pointer l’absurdité de l’obsolescence informationnelle et l’échec perpétuel de la tentation humaine d’organiser le réel par catalogage ou par taxinomie. De mise en scène en mise en abîme, Nino Spanu produit un intertexte sur les dispositifs dans lesquels nous vivons." Thomas Conchou.
Frédéric Storup
https://www.esacm.fr/diplome/frederic-storup/
Frédéric Storup s’amuse à construire des mécanismes et des systèmes qui parfois s’autodétruisent ou qui ne sont qu’un détail d’une réaction en chaîne plus grande. Il joue avec des phénomènes tangibles et empiriques comme l’équilibre, la marée, la poussée d’Archimède, etc. De module en module, telles des connexions neuronales, l’information se déplace comme une boule de neige. Ces pièces grouillent et évoluent, se fabriquant un nouveau sens à chaque activation en s’inspirant autant de systèmes mécaniques que du vivant Il invite à vivre des expériences absurdes, vaines et drôles dont émane l’attention qu’il porte à la fabrication de chaques engrenages.
Amélie Sounalet
https://sounaletamelie.wixsite.com/website
Le travail d’Amélie Sounalet débute par une découverte sensible des lieux qu’elle traverse puis se nourrit d’une approche historique. Se demandant qui en sont les usagers et quel est leur usage, elle y analyse formes, matériaux et objets, en quête de présences et de comportements insensés. Elle joue ensuite avec l’ensemble des informations accumulées pour proposer des relectures de ces espaces, chacune se greffant au contexte d’exposition. Ici, celui du bord de la Durolle où œuvraient les émouleurs avec leurs épouses jusqu’à six mois de grossesse, et d’un étage de l’Usine du May aujourd’hui salle de réunion évoquant l’entreprise moderne. Y a germé l’idée d’une sculpture de plexiglas adaptant les courbes d’une planche d’émouleur à celles d’une femme enceinte. Intitulée Chrysoprase, pierre “idéale pour faciliter un accouchement en douceur” et littéralement “poireau d’or”, elle renvoie ironiquement aux vertus positives de l’outil de travail aliénant comme au phallocrate prétentieux qu’est forcément son promoteur! Anachronique, mais fonctionnelle, comme en atteste une vidéo de démonstration pré-commerciale, cette pièce relève de l’humour noir, de l’engagement politique aussi, par une dénonciation de l’outrage fait au corps dans le monde du travail et en particulier à celui des femmes. Sa réalisation industrielle ainsi que les mouvements mécaniques et déshumanisés ou la nudité du personnage de la vidéo, contribuent à la sensation d’effroi.
- Aurélie Barnier
Christophe Tarrerias
http://www.quandvalseralemonde.com
"Mon approche contemporaine et expérimentale se dessine plutôt autour de la vidéo et de la performance. C’est la rencontre, très récemment, avec la danse contemporaine qui m’a permis de renouer avec la performance où j’éprouve un plaisir ultime de traiter le dessin et plus généralement du processus de création. [...] Dans un premier temps, la vidéo m'a servi de tremplin pour aborder l'écriture, le texte,
le poème, disciplines fragiles depuis mon enfance. J'essaie de dévoiler une forme de
beauté qui me touche. [...] Par la suite, je me suis mis à regarder le monde et à capter des fragments pour faire des créations aux accents légers, lyriques et rêveurs. Ainsi, je filme, capte ou photographie des situations propices à l’élaboration d'histoires. [...] Depuis peu, la performance est venu à moi comme une évidence. [...] Créer, dessiner devient une performance."
Jérémy Tate
https://www.youtube.com/channel/UC8MvCS20P5w2PVZMO1mqAZQ
Membre de l'association parisienne Braquage, il anime depuis 2014 différents ateliers de cinéma et photographie (illusions d'optique, lanterne magique, dessin et grattage sur pellicule, rayogramme, cyanotypes...). En parallèle de cette activité, il développe sous le pseudonyme de jAROD Unofisal une pratique de la vidéo qui mêle found-footage et cinéma structurel. Ses questionnements sur le matériau numérique l'ont amené à utiliser diverses techniques telle que le datamoshing, la compression de fichier, le databending, la récupération de données ou encore l'altération de jeux vidéo. Nourri aux post de 9gag et autres weirdzone de Youtube, il interroge la notion de spectacle et célèbre une apocalypse joyeuse avec un nihilisme décomplexé non dénué d'humour. Naïf et hautement référencé, il tente le grand écart entre les bas fonds du Gange virtuel et les hautes ambitions du cinéma expérimental. En espérant qu'il ne se fasse pas trop mal...
Nicolas Tourte
Plasticien, photographe, sculpteur et vidéaste.
« Un monde parallèle et décalé où chaque détail compte. Sculpture, installation, dessin, performance, photographie, photomontage et vidéo sont les médiums [que Nicolas Tourte] a choisis pour transfigurer le quotidien. Des mediums auxquels il ajoute une pointe technologique et numérique […] notamment l’utilisation de systèmes de projections dans l’espace ou directement sur des objets sélectionnés. Celles-ci viennent animer des scènes initialement immobiles. […]. Multiplication, répétition, images en boucle, les projections tournent à l’hypnose et brouillent notre perception. Les associations sont à première vue simples, efficaces et amusantes. Pourtant, il souligne l’uniformisation de nos paysages, urbains et ruraux, dans laquelle il extirpe des fictions à la fois critiques et soucieuses d’une perception alternative de notre environnement visuel.
Nicolas Tourte met en place des dispositifs mêlant humour, illusion et jubilations visuelles. Dans sa réflexion plastique et conceptuelle, les objets du quotidien jouent un rôle moteur. Chaque installation vidéo est pensée en fonction du lieu où elle est présentée au public. […] L’artiste envisage l’œuvre comme un objet facilement transportable, malléable et modulable selon les lieux où il expose. En plus des effets spatiaux et visuels, nous notons l’effort produit par l’artiste pour la création des titres de chacune de ses œuvres, de véritables calembours et jeux de mots qui nous guident dans notre lecture des images et des objets. Les titres font partie du processus créatif imaginé à partir d’une vision singulière et ironique de notre société où le matériel prime souvent sur l’humain, la pensée et les sentiments. Il décode avec pertinence notre relation aux objets et met en lumière leur présence envahissante et écrasante. » . Julie Crenn (2012)
Geoffrey Veyrines